Il y a quelques jours, j’exhume de son rangement poussiéreux le disque dur externe qui devrait régulièrement me servir à sécuriser le contenu de mon ordinateur.
Si je recule souvent devant la tâche d’archivage, c’est de peur que le choc des époques numériques ne fasse bugger définitivement l’un ou l’autre de ces appareils électroniques de générations successives.
J’opère fébrilement le branchement, retrouve le fameux dossier parmi les reliques collectées sur deux décennies, puis cède, le cœur battant, à la curiosité de cliquer sur quelques boîtes bleues.
Peur de bugger à mon tour ? Peur justifiée ! Quel univers surprenant de familiarité et d’étrangeté que celui qui se cache dans cette mémoire digitalisée ! Je m’attendais à être émue par ma mission archéologique, pas à être bouleversée par l’étonnement !
Nostalgie : du latin scientifique nostalgia, du grec nostos, retour, et algos, douleur1 .
Le serrement de cœur est réel au visionnage de mes trésors datés et le désir de les réanimer aussi vague qu’il serait incongru de me retrouver propulsée dans le passé avec le scénario des saisons à suivre en tête.
Mais l’un comme l’autre ne sont rien au regard des mécanismes de fixation et de réinvention de la mémoire. Ceux-ci produisent des certitudes et des fables, que seule la preuve incontestable d’une image ou d’un texte contradictoires révèle dans leur caractère illusoire.
Du passé, on a toujours les mêmes clichés en tête, comme si on piochait systématiquement les photos du dessus dans le tiroir renfermant les souvenirs d’une époque. Pour combler les lacunes et relier ces souvenirs, on invente, on reformule, on intègre ce qui vient, enclin aux fantaisies les plus anachroniques.
En ouvrant mes dossiers, j’ai tiré un peu fort, le tiroir a déraillé et étalé son contenu sous mon regard déconcerté par la complexité du tableau et surtout par l’effrontée contradiction faite à mes interprétations libres et variées du passé.
Toujours sous le choc de la redécouverte de moments supposément enregistrés tels que vécus, je me demande si les souvenirs sélectionnés et remaniés qu’il en reste sont les plus utiles ou bien un florilège purement aléatoire et hasardeux, dans lequel il faudrait mettre de l’ordre pour mieux se connaître. Et vous, qu’en pensez-vous ?
Voici une courte présentation pour les nouveaux et nouvelles abonné(e)s :
Cette Lettre des Émotions est une newsletter dans laquelle je partage de manière épisodique des ressentis, questions et rencontres.
Je suis Aurélie Boccardi, lyonnaise d’origine, parisienne de cœur et tourangelle d’adoption.
Je vous reçois au Studio Revellata, en ligne et en présence, pour des séances d’hypnose, des massages et des cours de yoga. Sur mon temps libre, j’étudie la psychologie.
Au plaisir de vous rencontrer !
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