Comme cela m’arrive régulièrement, je suis submergée par une vague d’aquoibonisme dans mon usage des réseaux sociaux.
J’aime bien voir mes amis et connaissances dans les moments qu’ils choisissent de partager. Je sais par ailleurs qu’il faut vivre avec son temps et qu’il est devenu obligatoire de faire connaître son activité, indépendante plus encore, en ligne.
Mais ces derniers jours, à la faveur de vacances dépaysantes, je me sens bien peu inspirée par le support, pour ne pas dire dégoûtée par lui.
Mon cerveau est certes fatigué par les efforts fournis dernièrement dans mes études de psychologie. Le temps retrouvé, passé à lire, à discuter, à rêvasser, me comble donc encore plus que d’ordinaire.
Je trouve aussi, et ce n’est pas nouveau, que mes services se prêtent mal à la publicité. L’envie de faire le travail que je me suis choisi, sans m’inquiéter de ne pas proposer de remise pour la fête des mères ou autre masterclass extraordinaire, se heurte pourtant à des peurs diverses, dont celle d’être juste « déconnectée » au sens propre et au sens figuré.
Quand on fait un break des réseaux sociaux, on se justifie, on prévient que l’on compte revenir pour s’assurer d’être attendu(e). On en fait plus que quand on quitte une soirée avec ses vrais amis. C’est dire comme on a peur de ne plus exister en se privant de cette fenêtre sur le monde dans laquelle on se regarde peut être en miroir.
C’est tout l’objet de ces mots, je ne m’y trompe pas, que de raisonner pour comparer les peines et les plaisirs d’en être, même un peu ; pour conjurer le sort de s’en exclure maladroitement et de le regretter aussitôt.
Combien de rencontres grâce aux réseaux ? Quelques unes. Combien de rendez-vous chaque mois par ce biais ? Quelques uns aussi. Combien d’heures que j’aurais pu passer au téléphone avec une amie chère, au cinéma ou simplement à vraiment savourer mon café ? Des centaines sûrement, à coup de dix minutes par-ci, quinze minutes par là.
Je m’affole d’enfoncer ainsi des portes ouvertes pour vous qui savez aussi bien que moi les affres de la surconnexion.
Je regrette sincèrement l’hypocrisie de la situation : je vais publier ce billet sur un réseau social, puis le relayer sur un autre. Et ainsi être lue (ou pas) par des amies que je ne vois pas assez et par des inconnues qui ne savent plus comment elles en sont venues à recevoir ces lettres.
Je rêve d’avoir le courage de m’imposer une éthique plus stricte quant à mes sources d’information ou de divertissement d’une part et ma production de contenu d’autre part. Tout en me demandant si je n’aurais pas pris un petit coup de vieux… Déjà que je ne suis pas sur Tiktok !
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