Laisser reposer...
#25 ... sans se faire endormir.
Chères lectrices, chers lecteurs,
Cette lettre de début juin n’a que trop attendu. Moi aussi…
Le suspense me fige en effet depuis quelques semaines que je brûle de savoir si je poursuis mes études de psychologie l’année prochaine, l’entrée en master étant l’objet d’un véritable concours. Paralysée et prise dans ce piège mental tendu par mon impatience, je patine, au diapason du printemps qui hésite à se lancer.
Idéalement, il aurait fallu apprécier la fraîcheur des températures, car l’éco-anxieuse que je suis craint les canicules à venir. Il aurait été judicieux de jouir activement de ces semaines d’incertitude propices à l’imagination et à la créativité. Raté.
Plutôt que de lutter inutilement contre moi-même, je me suis accordé un changement de posture et je prends le temps de recevoir de nouveaux enseignements pendant cet intervalle indécis. Je vous en parlerai bientôt. Il s’agit, d’une part, d’avoir des outils fiables et sensibles pour faciliter un cercle de parole, d’autre part, d’enrichir et affiner mon approche et mes techniques de massage corporel.
J’y prends beaucoup de plaisir, cela me divertit de la boucle de mes pensées et fertilise le terrain de mon activité pour la suite. Sur le principe d’un sol en jachère qui est régénéré avant de produire à nouveau, je m’applique à reconstituer des réserves plutôt que de gaspiller de la ressource à contre-courant de ce que je ressens.
Cette publication s’appelle La Lettre des Émotions pour cette raison-même que je trouve passionnant d’apprendre à se connaître à travers ces dernières, de canaliser leurs manifestions sans faire barrage, d’épouser leur mouvement sans se confondre avec elles.
Au delà de l’anecdote du moment, j’apprends progressivement, à travers l’observation, à définir mon orientation dans le travail thérapeutique. Je pense que l’on peut qualifier d’humaniste celle qui consiste à accepter le caractère cyclique de la vie et à utiliser ce qui nous traverse comme une source de propulsion contre laquelle il est préjudiciable de lutter. Dans la tradition de ces arts martiaux où l’on s’aligne physiquement avec la force de son adversaire pour la faire sienne, il me semble qu’en thérapie on ne peut atteindre des rivages paisibles qu’en surfant sur les vagues venues des profondeurs.
(Très) Émue cette semaine par…
…Vahina Giocante, dans Graine de Métamorphose. Cet épisode traite de l’inceste et n’est donc pas pour toutes les oreilles. Néanmoins, j’ai retiré de cette écoute beaucoup d’inspiration et une forme de réconfort, en ces temps où l’on peut ressentir du désespoir à entendre les violences subies révélées en cascade dans tous les milieux. Respect infini à Vahina Giocante, qui choisit si bien ses mots et trace un chemin de dignité et d’amour dans ce chaos.
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